• Septembre 2024

    • Dimanche 22 17:00 - 17:30
Musée départemental de la Résistance et de la Déportation
52 allée des demoiselles 31400 Toulouse
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Musée départemental de la Résistance et de la Déportation
52 allée des demoiselles 31400 Toulouse

Performance artistique de Joaquin Silva Iglesias

Journées européennes du patrimoine 2024

Journées européennes du patrimoine 2024

©Joaquin Silva Iglesia

L'oeuvre
Petit Thon (Estas moscas hablan inglés)
Ce que le militaire du Ferrol aimait le plus, soulignait Andrés Lopez,* c'était dominer le poisson lorsqu'il était bien accroché à l'hameçon. Franco pêchait en Galice dans l'Eo, l'Eume, le Mandeo et l'Ulla. Lorsqu'il choisissait la réserve, seuls lui et ses invités y entraient, et deux semaines avant, afin de préserver sa pêche, il était strictement interdit d'y pêcher.
L'article 17 de la loi sur la pêche stipulait qu'il était interdit de pêcher dans les barrages de rivière à moins de 50 mètres du mur de retenue, qui est la zone où les saumons se rassemblent en masse pour attendre que les crues leur permettent de remonter les rivières jusqu'aux frayères. Mais l'article ajoutait : « sauf autorisation de la Direction générale des forêts, de la chasse et de la pêche fluviale », et Franco avait, évidemment, cette autorisation.
Contrairement à López, pour Jesús Rey* le Caudillo était un grand pêcheur, maîtrisant la spécialité de la « pêche à la mouche ». Un jour, son dentiste, le docteur Yveas, lui offrit une mouche américaine. Franco, très patriote, lui répondit : « Ces mouches parlent anglais et ne sont pas comprises par les truites espagnoles ».
- Extrait de La terreur des saumons, texte de Carlos Fernández pour La Voz de Galicia, 17/03/2002
* Gardes du Service National de la Pêche du Ministère de l'Agriculture, subordonnés qui accompagnaient Franco dans ces aventures fluviales

L'artiste
Né à Montevideo, Uruguay, vivant et travaillant à Toulouse
Comme les académiciens de Lagado dans Les Voyages de Gulliver de Jonathan Swift, qui “spéculaient sur la possibilité que désormais, grâce à sa réforme grammaticale, on raisonnerait sans parler, ce qui serait très-favorable à la poitrine, attendu qu’à force de parler les poumons s’usent et la santé s’altère. L’expédient était de porter sur soi toutes les choses dont on voudrait s’entretenir”, Joaquin Silva Iglesias essaie de mettre en place une grammaire d’objets et d’images, où la chose dite deviendrait indissociable des moyens employés pour la dire. Les objets et les images qu’il fabrique ne sont pas destinés à être regardés, mais utilisés dans des actes de langage sous une forme qu’il se résigne à appeler performance, par manque d’une réalité utopique où ce langage serait employé par tout le monde et où l’on se donnerait des petits objets qu’on garderait dans la poche en se croisant dans la rue. Un geste et un “statement”, un espéranto idéographique qui ne reconnaîtrait pas les frontières des états-nations.

icône prixGratuit. Réservation obligatoire.
icône horaireDimanche 22 septembre, 17h00
icône lieuMusée départemental de la Résistance et de la Déportation, 52 allée des demoiselles 31400 Toulouse