Skovic Goran - Pang-Chuan Huang - Yoan Robin - Louis Viel - Pim Zwier
"Proust pensait langue étrangère, l’écriture artistique ; les œuvres qui se répondent ici, la disent exil de soi et de son sol, qu’elles se fondent sur le voyage, au sens premier ou, plus métaphoriquement, quand le regard va au-delà du référent quotidien, qu’il interroge ce qui fait image, qu’il déborde la couleur, creuse sous la composition, reconnaît le calcul. Deux performances décantent très diversement dans la simplicité ou avec le masque 3D, ce que l’on pense geste naturel. Faire « Art », c’est faire advenir autrement ce qui anime l’humain. "
Simone Dompeyre, Présidente et commissaire de traverse Vidéo
Une mer, le ciel, la plage. Plusieurs personnes se dirigent au loin, peut-être en quête de quelque chose, alors que d’autres attendent et les regardent partir. Certains sont silencieux, d’autres parlent. Ils sont seuls ou accompagnés, certains ne sont pas là. Certains entendent et les autres prétendent pouvoir. Certains pensent avoir déjà vu tout cela.
Deux trajets réalisés à deux époques différentes se déroulent simultanément. L’un est un retour en train, une traversée de deux continents ; l’autre, construit autour d’une ancienne photographie de famille, retrace la vie en temps de guerre. Le rythme du balancement du train joint le passé et le présent faisant, par là, ressurgir un souvenir recouvert de poussière.
L’installation interactive mêle le livre et la vidéo. Les pages du livre sont partiellement ou entièrement imprimées, alors que l’image projetée remplit les mêmes dimensions. Le dispositif contraint les deux médiums à n’être plus ni livre, ni film. Le récit – séquences vidéo, phrases écrites ou sonores – choisit l’intelligible et le sans artifice pour raconter simplement.
Le photographe investit les visions de Galilée et de Fibonacci en reliant nature et mathématiques. Le geste-déchirure du support suggère les forces émises par l’ouverture de la croûte terrestre et l’immensité de matière intervenant dans ces phénomènes naturels que l’humain ne peut maîtriser. Hasardeuses et singulières, de telles formes organiques témoignent d’une lente vie souterraine.
Trois temporalités, trois couches de couleur. Des éléments transitoires – animaux, personnes, machines – parcourent les espaces en une seule couleur, ne laissant qu'une brève trace, comme s'il s'agissait de souvenirs ou de fantômes. Certaines personnes y vivent depuis si longtemps qu'elles deviennent aussi stables que leur environnement, archétypes d’elles-mêmes et métonymie des traditions.
En présence des 5 artistes et des performances de...
Un écran retranscrit ce que la performeuse voit à travers son casque de réalité virtuelle : un jardin luxuriant à la végétation semi-humanoïde s’étendant en 360°. Répétée indéfiniment, cette scène se dévoile de manière parcellaire, jusqu’à ce que la régularité de cette boucle d’une minute n’apparaisse aux yeux du public. Malgré une répétition devenue inopérante, la performeuse ne cesse d’actuer.
Sa recherche s’articule autour de l’absurde, du questionnement du cadre, de la contradiction et de la place du geste au regard de ces propositions, en s’appuyant sur l’incompréhension de certaines situations, de certains agencements susceptibles de provoquer en lui une hilarité nerveuse, abstraite et surtout communicative. La résultante : un impact sur les corps, le sien et celui de l’Autre.